Qu'est-ce que la lutte intégrée contre les ravageurs ?

Qu'est-ce que la lutte intégrée contre les ravageurs ?
La lutte intégrée contre les ravageurs, ou IPM (en anglais), est un processus permettant de résoudre les problèmes de ravageurs tout en minimisant les risques pour l'homme et l'environnement. L'IPM peut être utilisée pour lutter contre tous les types de ravageurs, partout dans le monde : en milieu urbain, agricole, sauvage ou naturel.
Définition de la lutte intégrée
L'IPM est une stratégie écosystémique qui vise à prévenir à long terme les ravageurs ou leurs dommages grâce à une combinaison de techniques telles que la lutte biologique, la manipulation de l'habitat, la modification des pratiques culturales et l'utilisation de variétés résistantes. Les pesticides ne sont utilisés qu'en dernière nécessitée, conformément aux directives établies, et les traitements sont effectués dans le but d'éliminer uniquement l'organisme ciblé. Les produits de lutte antiparasitaire sont sélectionnés et appliqués de manière à minimiser les risques pour la santé humaine, les organismes utiles et non ciblés, et l'environnement.
Qu'est-ce qu'un ravageur ?
Les ravageurs sont des organismes qui endommagent ou perturbent les plantes cultivées, les vergers, les paysages ou les espaces sauvages, ou qui endommagent les habitations ou autres structures. Les nuisibles comprennent également les organismes qui nuisent à la santé humaine ou animale. Ils peuvent transmettre des maladies ou être simplement une nuisance. Un nuisible peut être une plante (mauvaise herbe), un vertébré (oiseau, rongeur ou autre mammifère), un invertébré (insecte, tique, acarien ou escargot), un nématode, un agent pathogène (bactérie, virus ou champignon) responsable de maladies, ou tout autre organisme indésirable susceptible de nuire à la qualité de l'eau, à la vie animale ou à d'autres parties de l'écosystème.
Comment fonctionne la lutte intégrée ?
Avec la lutte intégrée, vous prenez des mesures pour empêcher les nuisibles de devenir un problème, par exemple en cultivant des cultures saines capables de résister aux attaques de nuisibles, en utilisant des plantes résistantes aux maladies ou en calfeutrant les fissures pour empêcher les insectes ou les rongeurs de pénétrer dans un bâtiment.
Plutôt que de simplement éliminer les nuisibles, la lutte intégrée consiste à examiner les facteurs environnementaux qui influencent les nuisibles et leur capacité à proliférer. Grâce à ces informations, vous pouvez faire de la prévention et créer des conditions défavorables au ravageur.
En lutte intégrée, la surveillance et l'identification correcte des ravageurs vous aident à décider si une gestion est nécessaire.
La surveillance consiste à inspecter votre champ, votre paysage, votre forêt, votre bâtiment ou tout autre site afin d'identifier les ravageurs présents, leur nombre et les dégâts qu'ils ont causés. Une identification correcte du ravageur est essentielle pour savoir s'il est susceptible de devenir problématique et déterminer la meilleure stratégie de gestion.
Après avoir surveillé et pris en compte les informations sur le ravageur, sa biologie et les facteurs environnementaux, vous pouvez déterminer s'il est tolérable ou s'il constitue un problème justifiant une lutte. Si une lutte est nécessaire, ces informations vous aident également à choisir les méthodes de gestion les plus efficaces et le meilleur moment pour les utiliser.
Les programmes de lutte intégrée combinent les approches de gestion pour une plus grande efficacité.
La méthode la plus efficace et durable pour gérer les ravageurs consiste à utiliser une combinaison de méthodes qui fonctionnent mieux ensemble que séparément. Les approches de gestion des ravageurs sont souvent regroupées dans les catégories suivantes.
Lutte biologique
La lutte biologique consiste à utiliser des ennemis naturels (prédateurs, parasites, agents pathogènes et concurrents) pour lutter contre les ravageurs et leurs dégâts. Les invertébrés, les agents pathogènes des plantes, les nématodes, les mauvaises herbes et les vertébrés ont de nombreux ennemis naturels.
Lutte culturale
La lutte culturale est une pratique qui réduit l'établissement, la reproduction, la dispersion et la survie des ravageurs. Par exemple, modifier les pratiques d'irrigation peut réduire les problèmes de ravageurs, car un excès d'eau peut favoriser les maladies racinaires et la prolifération des mauvaises herbes.
Lutte mécanique et physique
Les luttes mécaniques et physiques tuent directement un ravageur, le bloquent ou rendent l'environnement impropre à son développement. Les pièges à rongeurs sont des exemples de lutte mécanique. Les luttes physiques comprennent le paillis pour la gestion des mauvaises herbes, la stérilisation à la vapeur du sol pour la gestion des maladies ou les barrières telles que les moustiquaires pour empêcher les oiseaux ou les insectes d'entrer.
Lutte chimique
La lutte chimique consiste à utiliser des pesticides. En lutte intégrée, les pesticides ne sont utilisés qu'en cas de besoin et en combinaison avec d'autres approches pour une lutte plus efficace et durable. Les pesticides sont sélectionnés et appliqués de manière à minimiser leurs effets nocifs potentiels sur l'homme, les organismes non ciblés et l'environnement. Avec la lutte intégrée, vous utiliserez le pesticide le plus sélectif, le plus efficace et le plus sûr pour les autres organismes, ainsi que pour la qualité de l'air, du sol et de l'eau ; vous utiliserez des appâts plutôt que des pulvérisations ; ou vous pulvériserez quelques mauvaises herbes par endroits plutôt que sur une zone entière.
Programmes de lutte intégrée
Ces principes et pratiques de lutte intégrée sont combinés pour créer des programmes de lutte intégrée. Bien que chaque situation soit différente, six éléments majeurs sont communs à tous les programmes de lutte intégrée :
- Identification des ravageurs
- Surveillance et évaluation du nombre de ravageurs et des dégâts causés
- Consignes pour la mise en place d'actions de gestion
- Prévention des problèmes de ravageurs
- Utilisation d'une combinaison d'outils de gestion biologiques, culturales, physico-mécaniques et chimiques
Évaluation de l'efficacité de la gestion des ravageurs après la mise en œuvre
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